L’automne s’avance, palette en main. Les fruits deviennent des sculptures : sphères carmin, ellipses dorées, grappes constellées. Chaque branche se fait architecture, chaque peau un pigment. La poire coule comme une goutte de lumière, la pomme flamboie en globe laqué, le raisin éclate en mosaïque translucide. Les teintes s’épaississent : ocre velouté, prune profonde, rouge qui saigne doucement sur la pulpe. Au toucher, c’est une grammaire secrète : la douceur d’une peau de pêche, le satin tiède d'un abricot, la craie poudrée d’un coing. Au goût, une syntaxe : sucre dense, miel suspendu, acidité vive. L’automne n’écrit pas. Il compose. Avec des fruits comme des lettres, avec des couleurs comme des saveurs. Le ciel se voile de mystère et la terre exhale des parfums de bois et de pluie. Fin septembre danse dans un tourbillon de feuillages, où chaque brise emporte avec elle un peu de lumière...
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Petites pensées ordinaires